Réunion publique à Nîmes: lutter contre le terrorisme et l’embrigadement des jeunes

Mercredi 31 mai, Christophe Cavard a tenu sa troisième réunion publique dans le cadre de sa campagne législative, et ce troisième rendez-vous avait l’ambition de réunir des gens d’horizons différents, confrontés aux mêmes phénomènes : le terrorisme et la radicalisation de la jeunesse. La salle de l’Archipel était pleine, et les échanges nourris.

Christophe Cavard a introduit la discussion, en donnant son analyse, et en rappelant son investissement fort durant ce mandat. Il a rappelé ce paradoxe « apparent », d’un député écologiste, dont le terrorisme n’est pas la compétence la plus évidente a priori, projeté dans ce sujet par l’interpellation d’une famille de victime du premier attentat de cette nouvelle vague terroriste qui a touchée la France depuis 2012, ce que l’on a appelé « l’affaire Merah ».

Président de la première commission d’enquête parlementaire consacrée au djihadisme et à l’action des services de renseignements, Christophe Cavard est l’un des 15 députés qui a suivi, durant la mandature, les 3 commissions d’enquête qui se sont succédées sur cette question.

Ces quatre années de travail, qui représentent 20 mois durant le mandat, des centaines d’auditions, des dizaines de visites de sites et de structures, en France et en Europe, lui ont permis d’aborder ces questions dans toutes leurs dimensions : la question européenne du renseignement et de la coopération des états, la question nationale de la sûreté de l’Etat et de l’équilibre à trouver avec les libertés individuelles, la question de l’embrigadement, de ces techniques, de ces modalités concrètes, la question des prisons et du devenir des jeunes radicalisés, la question de la prévention, du renseignement territorial, des modalités de prise en charge du problème par les préfectures, les institutions éducatives et sociales, les associations, la question de la formation des professionnels en contact avec cette question, la prise en charge des victimes et de leurs familles, le devenir des « revenants », les impacts sur la sécurité des manifestations culturelles et sportives dans l’espace public et dans les salles et les stades, etc.

Face à ces questions, il a fallu avancer sur plusieurs fronts, et à plusieurs échelles d’action. Au plan législatif, il y a eu de nombreux débats et de nombreux textes, sur la sécurité comme sur la prévention. Ces débats ont été durs. Il y avait les tenants du tout-sécuritaire, qui refusaient de voir le volet préventif, et qui ne juraient que par la privation de libertés : la prison pour les coupables, la privation de droits essentiels pour toutes et tous. Il y a ceux, à l’extrême-droite, qui trouvent encore les « tout-sécuritaire » modérés ! Il y a, de l’autre coté du spectre politique, ceux qui nient le phénomène, qui pensent que seule la société est responsable, et qui déresponsabilisent les terroristes. Mais nier le danger est aussi dangereux que de ne croire que dans le tout-répressif. L’enjeu politique était, et est encore, de trouver un juste équilibre. L’enjeu politique, c’est de protéger nos libertés contre les tentatives de terreur. Et dans le même temps que l’on préserve nos libertés, il faut désamorcer, prévenir l’embrigadement, trouver des réponses avec les acteurs de terrain. Cet équilibre est un impératif. C’est aussi un choix politique, et c’est pour cela que se débat doit aussi avoir lieu pendant la campagne législative.

 

Pour ce faire, Christophe Cavard avait invité plusieurs intervenants, pour témoigner, depuis leur point de vue, des possibilités concrètes d’action. Maître Khadija Aoudia, avocate, qui représentait ce soir le bâtonnier de Nîmes, a relaté son expérience de défense des jeunes radicalisés, et son scepticisme sur la réponse pénale qu’est la prison, que les détenus soient isolés ou regroupés. Amal Couvreur, vice-présidente du département du Gard, a apporté l’éclairage départemental sur les dispositifs de prévention. Alexandra Solacroup, professeur au lycée Mistral, référente « citoyenneté » du Lycée est venue témoigner de ce qu’elle fait avec son équipe et ses élèves, dans ce lycée où 3 garçons sont partis en Syrie en 2015 : réalisation de films avec les élèves (primés en 2016 et 2017 au concours Discrimétrages de la Région), de journaux, projections de films (elle a fait venir l’équipe de « Le ciel attendra » au Périscope), etc. Aline Galice, présidente de l’association Carrefour Associatif, a présenté le travail du groupe de paroles des mères dont les enfants sont partis en Syrie. L’oncle et la mère de jeunes nîmois, l’un condamné en France, l’autre mort en Syrie, ont également témoigné de leur expérience. Ainsi que de nombreux citoyens. Car ces questions sont l’affaire de toutes et tous, et c’est pourquoi il faut porter ce débat dans la société, et et porter, d’une voix forte, l’exigence démocratique et la volonté d’une véritable politique de prévention à tous les niveaux, et dans tous les secteurs de la société.

 

Remonter