Travail le dimanche: non au « travailler plus pour gagner plus »!

Mardi 3 décembre, Christophe Cavard posait une Question Au Gouvernement (QAG) pour le groupe écologiste. Il a interpellé Michel Sapin, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue Social, sur les préconisations du rapport Bailly sur le travail le dimanche et les suites que le gouvernement entendait lui donner.
 
Plus d’informations:
– Lire le rapport Bailly
– Une analyse économique des conséquences du travail le dimanche sur l’emploi et une autre
 
 
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Ma question s’adresse à Monsieur le ministre du travail. 
 
En période de crise, le débat de savoir si on doit travailler le dimanche est à nouveau ouvert, orchestré par les grandes enseignes qui veulent ouvrir toujours plus, pour toujours plus de profit.
On nous ressort encore une fois la même rengaine dépassée du « travailler plus pour gagner plus ».
 
Le rapport  de M. Bailly confirme que l’ouverture des magasins le dimanche ne sera pas systématique, et restera dérogatoire et encadrée par l’État. C’est une bonne chose.
 
Notre rôle, c’est de défendre le vivre mieux plutôt que le tout consommation. Si nous ne sommes pas vigilants, la société de consommation continuera d’envahir les quelques moments qu’il nous reste, dédiés à la vie sociale, culturelle, familiale et aux loisirs.
 
Je préfère que nos concitoyens puissent profiter de leur dimanche pour découvrir les paysages de leur région, plutôt que les zones commerciales uniformes de leur ville.
 
Aussi, je le dis très clairement: le travail du dimanche est symptomatique d’un modèle économique productiviste et sans avenir que nous devons dépasser.
 
En Italie, le patronat reconnait lui-même que la déréglementation a provoqué la fermeture de commerces et la perte d’emplois.
Si on écoutait les partisans de la déréglementation, on irait toujours plus loin ! On travaillerait la nuit! On ferait des journées de 12h!
 
Que dire de la notion de volontariat, quand l’on sait que les employés concernés sont essentiellement des personnes touchant des petits salaires ! Nous défendons le fait qu’il ne puisse y avoir d’ouverture dérogatoire sans contreparties importantes pour les salariés !
Qui, mes chers collègues, connait quelqu’un qui sacrifierait volontairement des jours de repos hebdomadaire, si on lui donnait par ailleurs les moyens de vivre correctement?
Profiter de la précarité de certains salariés pour faire toujours plus de  bénéfices sans les redistribuer, au mépris du repos dominical, cela est injuste!
 
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous dire les suites concrètes que vous donnerez au rapport de M. Bailly au delà de la « souplesse ordonnée » ?

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