A Uzès : la psychiatrie de secteur comme modèle
Denys Robiliard, député du Loir-et-Cher, rapporteur de la mission d’information parlementaire sur la santé mentale et l’avenir de la psychiatrie s’est rendu, à la demande de Christophe Cavard, sur le site du Centre Hospitalier du Mas Careiron, le 28 novembre 2014.
Alors qu’une période de médiation se poursuit, comme celle qu’avait initié le député du Gard le 5 novembre au ministère de la Santé, celui-ci a réitéré, lors de cet événement, son intention de réunir avant la fin de l’année, l’ARS, la direction de l’hôpital et l’intersyndicale, autour du sujet de la baisse de dotation de fonctionnement (essentiellement du fait d’un changement de critère d’attribution).
Mais l’objet de cette visite officielle était ailleurs, puisqu’il s’agissait avant tout de montrer que les atouts du Mas Careiron en termes de stratégie de traitement des patients et de déploiement de ses moyens humains sur le terrain étaient en adéquation avec le rapport Robiliard, adopté par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée Nationale le 18 décembre 2013, puis remis à la ministre, Marisol Touraine, le 8 janvier 2014.
Le rapport présenté par le député du Loir-et-Cher soutient notamment la nécessité d’éviter l’enfermement systématique et les « soins sous contrainte », ce que préconise justement le Dr Jean-François Thébaux (président de CME du Mas Careiron) et à l’origine du dispositif ESSPER. Rattaché à une unité de gérontopsychiatrie ce dispositif ESSPER (équipe stable de soins de proximité éclatée réactive), répond aux caractéristiques d’une équipe mobile, et s’illustre sur la prise en soins psychiatriques des personnes âgées, là où elle se trouve, à son domicile, EHPAD ou en hospitalisation à temps complet. C’est d’ailleurs ainsi qu’une équipe pluri-catégorielle psychiatrique de proximité s’est implantée sur tout le territoire gardois sous la forme d’un réseau de soins gérontopsychiatriques stables.
Voilà un outil qui vise à répondre à un soin psychiatrique « hors les murs » plus efficace et plus humain. Un hôpital implanté au sein même de son territoire et qui permet d’anticiper davantage sur la souffrance des patients. Il est donc avant-gardiste eu égard au contenu du rapport Robiliard qui favorise « la psychiatrie de secteur », même si le contexte de crise oblige aussi à trouver les moyens de la défendre. Ce pourquoi Christophe Cavard à voulu organiser des échanges, durant tout l’après-midi, entre médecins, soignants, cadres de santé, syndicats des personnels de l’hopital, etc., après avoir visité une partie des unités de soin de cette structure qui assure « la desserte d’un territoire qui s’étend des Cévennes au Gard Rhodanien, représentant plus de 70 % de la superficie du Gard et 300 000 habitants environ, étendu à l’ensemble des 720 000 habitants du Gard par ses structures inter-sectorielles », comme aime à le dire le Dr Thiébaux.
Voir la revue de presse consacrée à l’événement du 28 novembre 2014.