Noël Mamère jette un pavé dans la mare dans l’affaire Merah. Hier, le député écologiste a adressé à la présidence de l’Assemblée nationale une proposition de résolution en vue d’une commission d’enquête parlementaire. Son objet : « Faire le jour sur les manquements de la Direction centrale du renseignement intérieur. 

Pourquoi demandez-vous la création d’une commission d’enquête? 
NOËL MAMÈRE. Les comptes rendus de l’inspection générale de la police nationale ne suffisent pas pour éclaircir la réalité de ce qui s’est passé. Les dysfonctionnements ont été trop troublants pour laisser à la police le soin de contrôler elle-même la police. La dangerosité de Merah a-t-elle été sous-évaluée? La DCRI est-elle responsable d’un attentisme injustifié? Y a-t-il eu négligence? Les parlementaires doivent exercer sans entrave leur mission de contrôle.

Mais pour Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, c’est d’abord à la justice d’investiguer… 
Manuel Valls oublie que la DCRI est une pure création de l’ancien président Nicolas Sarkozy, qui avait autorité sur elle. Il s’agit donc d’une affaire éminemment politique qui ne regarde pas seulement la justice. C’est accablant d’entendre Valls prétendre cela! A moins que le ministre veuille faire comme ses prédécesseurs : « Circulez y a rien à voir, laissez la police laver son linge sale en famille. »

Jusqu’où souhaitez-vous aller avec cette commission? 
Avec Christophe Cavard (NDLR : député écologiste du Gard), nous avons reçu les familles de deux soldats assassinés par Merah. Leur désir de transparence est immense : rien ne doit faire barrage à la vérité. Nous irons jusqu’au bout.

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