Dany, dont j’ai eu le plaisir de fêter les 68 ans samedi 4 mai dernier à la Cartoucherie de Vincennes, ne m’en voudra pas de mon absence ce soir au débat de Montpellier autour de la parution de son essai “pour supprimer les partis politiques?”.  Il ne m’en voudra pas car je choisi d’accompagner mes enfants dans les gorges du Gardon pour y dormir sous les étoiles, ou a défaut dans une des cavités qui nous protègera de la pluie! Nous savons ensemble que pour tenir en politique il faut de temps à autre lâcher prise, se ressourcer pour affronter les combats et les tempêtes.

 

Les combats les plus rudes et les plus éloignés du sens de l’engagement initial sont justement ceux qui se mènent à l’intérieur des partis. Car porter et défendre les projets des acteurs locaux, soutenir des personnes en difficulté, déposer des amendements pour améliorer une loi ou participer à des débats citoyens, mêmes agités, sont autant d’actions, qui si on peut y consacrer sa vie entière au détriment parfois de sa famille ou de sa tranquillité d’esprit, restent une passion toujours renouvelée.

 

Mais si l’on n’y prend garde, ce sont les logiques partisanes qui parfois dénaturent l’engagement, même celui des plus convaincus. Combien d’écologistes ont quitté mon parti depuis sa création après les élections européennes de 2009, laissant choir cette belle idée d’une coopérative rassemblant celles et ceux voulant œuvrer pour une Europe démocratique, engageant réellement la transition écologique? Combien se sont découragés face aux affrontements intellectuellement stériles et aux logiques de “cartes”? Combien se sont éloignés des discours trop nationalistes sans rapport avec la réalité du monde?

 

Car les partis politiques, parce qu’ils s’organisent encore par pays, ne savent pas sortir de considérations nationales, à des fins purement électoralistes alors même que nous devons raisonner beaucoup plus globalement dans la mondialisation. Ce sentiment national ainsi alimenté participe à créer le repli et la violence qui s’exprime aujourd’hui à l’initiative de certains mouvements de “nazillons” tels que la ligue du midi qui a promis ce soir d’invectiver Dany “le juif cosmopolite et apatride”. Je condamne fermement leur haine, leur instrumentalisation d’inquiétudes parfois légitimes mais néanmoins irrationnelles, et leurs actions violentes tels que les évènements de Sumène dans le Gard l’été dernier.

 

C’est peut être ce qu’il y a de pire dans les partis politiques français aujourd’hui: la défense d’intérêts “patriotes nationaux” dans une rivalité absurde avec d’autres nations, plutôt que l’intérêt des êtres humains dans leur ensemble, qui est le sens même de l’écologie politique.  La coopérative des écologistes doit être européenne et fédéraliste !

 

Christophe Cavard