Il y a 70 ans, le camp d’Auschwitz était libéré des nazis

Communiqué du 27 janvier 2015

Il y a 70 ans, le 27 janvier 1945 l’armée soviétique libérait le camp d’Auschwitz-Birkenau, où ne restaient que 7000 survivants après l’extermination dans les chambres à gaz ou les camps de travail de 1,1 million de personnes, dont 1 million de juifs de différents pays d’Europe.

Hitler et les Nazis ont assassiné près de 3 millions de juifs et plusieurs milliers de Tziganes à Auschwitz et dans les cinq autres camps d’extermination. Au total ce sont 6 millions de personnes juives qui ont été assassinées par les Nazis.

La « solution finale de la question juive » décidée par 15 responsables du 3ème Reich, lors de la conférence de Wansee, 3 ans auparavant en 1942, avait pour objectif la liquidation physique de tous les juifs du continent européen. Comment en est-on arrivé là ? Le travail des historiens se poursuit sur le comment… A nous de nous saisir du pourquoi.

Juif ou non juif, peu importe notre origine. 70 ans après, c’est toute l’humanité qui se doit de ne pas oublier ce passage sombre de sa propre histoire : la mise en œuvre acharnée, « quasi-industrielle et clinique », de la destruction de l’autre pour ce qu’il représente, pour ce qu’il pense, ou pour ses origines. Il ne s’agit pas ici d’une question communautaire, concernant quelques-uns.

« Plus jamais ça », dit-on tous en chœur. Mais peut-on se prémunir contre le monstrueux et l’indicible ? Je prends le parti de dire que c’est dans l’action et la réflexion, tous ensemble, d’où que l’on vienne, que nous saurons préserver notre humanité.

Au-delà des commémorations des personnalités politiques et chefs d’état, un exercice solennel auquel je ne dérogerai pas moi même bien entendu. J’ai également voulu rester dans l’action, modestement, au regard de l’actualité qui nous rappelle brutalement que nous ne sommes jamais a l’abri. Pour travailler sur ces questions j’ai intégré le nouveau groupe de travail sur l’antisémitisme présidé par François Pupponi, à l’Assemblée Nationale.

Je demeure attentif et préoccupé. 70 ans après cette plaie de l’histoire de l’humanité, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) vient de révéler, que le nombre des actes antisémites a doublé en 2014 par rapport à l’année précédente en France. Les violences physiques ont même augmenté de 130%.

Regardons l’avenir et faisons face à nos défis !

Au regard de l’histoire qui nous précède et en ne faisant surtout pas d’analogie trop hasardeuse avec les particularités du nazisme, notre actualité récente doit nous interpeller.

Aujourd’hui et demain, nous devrons affronter une autre monstruosité, une autre forme de totalitarisme plus diffuse, plus sournoise aussi : le fondamentalisme et l’obscurantisme, comme dans d’autres temps et d’autres lieux, dans le seul but d’asservir et de détruire l’humain et la liberté. Nous savons tous que notre République laïque n’est que pluralités et n’est porteuse que d’un unique message : tolérance. Et pour reprendre la pensée de la philosophe Hannah Arendt – qui fut spécialiste de la question du nazisme et des totalitarismes – le risque pour notre société, c’est « l’absence de pensée » qui amène à la « banalisation du mal ».

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