Le projet de gare à Manduel va peser sur les finances locales
Sollicité par Catherine Bernie-Boissard, conseillère municipale de Nîmes, sur cette question, Christophe Cavard a interrogé mardi 14 juin le secrétaire d’État aux Transports sur l’injonction qu’il a fait peser sur le Préfet du Gard pour accélérer le processus d’une gare LGV pourtant contestée, et toujours en débat.
« Madame la Ministre, Monsieur le secrétaire d’État,
Le dernier comité de suivi du contournement LGV Nîmes-Montpellier s’est tenu fin mai 2016 et a acté la réalisation de la gare LGV pourtant contestée de Manduel, au nom de deux raisons :
– Le projet de Manduel est « jumelé » à celui de la Mogère à Montpellier
– Les scénarios alternatifs présentés par la SNCF sont tous plus chers que le scénario de construction d’une nouvelle gare.Ces motivations sont toutes deux sujets à caution.
- La gare de la Mogère est, elle aussi, très contestée. Les deux projets sont d’ailleurs actuellement au cœur d’une discussion initiée par le Conseil Régional, « Les états généraux du rail », discussion en cours et qui n’a pas livrée ses conclusions, loin de là. Il est donc faux de dire que la Gare de Manduel est nécessaire parce qu’elle serait le pendant nîmois du projet montpelliérain.
- Second point, les scénarios présentés par la SNCF présentent comme moins onéreux le projet de Manduel pour la seule et simple raison que les projets alternatifs reportent sur les seules collectivités locales les coûts du raccordement de cette gare ex-urbanisée : sur le département pour la route à créer, sur la région pour la jonction TER, sans compter la perte de très bonnes terres agricoles que nous pourrions aussi chiffrer et mettre dans le bilan coûts-avantages.
Cette soudaine accélération de ce dossier ne semble faire suite qu’à l’injonction que vous avez faite au Préfet du Gard, par un courrier de fin avril, de faire aboutir au plus vite ce dossier, faisant fi des doutes légitimes des collectivités locales, et d’une contestation forte de ces projets inutiles qui mettront fin aux dessertes TGV des villes-centre. Au moment où les finances des collectivités territoriales subissent des baisses de dotation dangereuses, est-il vraiment du rôle du secrétaire d’État d’empiéter sur les compétences des collectivités, de couper court à un débat démocratique initié par la présidente socialiste de la Région Carole Delga, et d’aggraver de surcroît les charges financières qui pèseront sur la région et sur le département du Gard ? »
La question, la réponse du secrétaire d’État et la réponse de Christophe Cavard dans la vidéo ci-dessous :