Les députés écologistes auditionnent Manuel Valls
Mardi 24 juin 2014, dans le cadre de leur réunion de groupe hebdomadaire, les député-es écologistes recevaient le Premier Ministre, Manuel Valls.
Cette entrevue a été l’occasion d’échanger sur différents sujets d’actualité, ou encore d’aborder les relations entre EELV et le gouvernement et la participation des écologistes dans la majorité parlementaire, les derniers résultats du Front national, ou les prochaines échéances électorales.
Le Premier ministre a rappelé les objectifs de croissance et d’emploi du gouvernement, notamment que ces objectifs s’inscrivaient clairement dans la feuille de route définie par le pacte de stabilité et de responsabilité conclut avec les entreprises. Il a réfuté l’idée de « cadeaux » aux entreprises, et assuré que le gouvernement désirait des contreparties, notamment sur la formation ou l’emploi des jeunes, pour lesquelles des discussions devraient avoir lieu lors de la conférence sociale des 7 et 8 juillet prochain. Il a réaffirmé les priorités du gouvernement, à savoir l’école, la jeunesse, l’emploi, et a insisté sur la volonté de sanctuariser les crédits de la recherche et de la culture.
Suite à ces propos liminaires, les échanges ont porté sur la loi de transition énergétique, « sujet fondateur » pour EELV, sur lequel il est particulièrement important que des accords satisfaisants soient trouvés. Le texte examiné dans les prochains mois, est « ambitieux » selon Manuel Valls, et répond aux engagements pris, tels que des réductions de 40% des émissions de gaz à effet de serre et de 50% de la part du nucléaire à horizon 2025, ou encore en termes d’efficacité énergétique.
Les député-es écologistes ont exprimé leurs ressentis sur les témoignages des habitants de leurs circonscriptions sur la politique du gouvernement, alertant le premier ministre de la forte déception d’une part importante des électeurs de François Hollande, qui ne se retrouvent pas dans la ligne suivie.
Par ailleurs, la question du dépôt d’amendements au projet de loi de finances, examiné la même semaine à l’Assemblée, a été soulevée. Les député-es écologistes ont confirmé déposer certains amendements, dont certains seraient peut-être identiques avec d’autres député-es de gauche.
Christophe Cavard a interpellé le premier ministre sur la nécessité de réformer nos institutions, afin de donner au Parlement une nouvelle place, et d’aller vers une république parlementaire, donc vers une 6e République ! Il s’est également interrogé sur la politique économique basée sur la croissance et le désengagement de la puissance publique menée par le gouvernement, et plaidé pour une réorientation vers une économie verte portée par une croissance sélective en fonction de filières utiles et écologiques. La question fiscale a également été abordée, Christophe Cavard demandant au Premier Ministre comment il était conciliable de faire des cadeaux aux entreprises sans contreparties tout en faisant des économies, donnant l’exemple de Sanofi, qui profite du CICE, alors même qu’il est actuellement dans un plan de licenciement de ses salariés. Il a également donné l’exemple de la Taxe Kilométrique Poids Lourds (TKPL), sur laquelle le gouvernement avait reculé le week-end précédent, divisant par trois les routes concernées. Ainsi, Christophe Cavard a exprimé son incompréhension quant à la volonté de relance de l’économie du gouvernement dans un contexte où sont menées des politiques qui peuvent paraitre schizophréniques et parfois floues. De fait, il a demandé au Premier ministre si la feuille de route politique de 2012 avait changé depuis deux ans, et si, lors des débats sur les orientations de la fin du quinquennat, il était toujours pertinent de se référer aux engagements de campagne de François Hollande et aux accords conclus entre EELV et le PS.
Enfin, il a rappelé qu’au milieu de cela, une loi-cadre sur l’économie sociale et solidaire était en seconde lecture à l’Assemblée, et qu’il fallait que ce texte soit réellement porté politiquement, afin de garantir à l’ESS un réel développement, à la hauteur de sa capacité de réparer l’économie française.