Nord Mali : Christophe Cavard interroge Laurent Fabius

Lors de la séance de questions au gouvernement du mercredi 6 février, Christophe Cavard a interrogé Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, sur la situation au Mali.

Il souhaitait entendre le gouvernement sur deux points : l’urgence humanitaire en faveur des populations du Nord Mali, et l’implication de la France dans l’avancement des négociations pour les droits des peuples berbères.  « Actuellement des populations civiles, fuyant les frappes aériennes des secteurs de Kidal, Tessalit, Aguelhoc, ont tout abandonné, jusque leurs troupeaux, pour tenter, souvent à pieds de trouver refuge près de la frontière algérienne, il faut leur venir en aide ».

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« Monsieur le Ministre des affaires étrangères,

Lors de sa récente visite au Mali, le Président a rappelé je cite « La justice n’est pas la vengeance, ce n’est pas l’exaction, aucune souffrance ne peut justifier le pillage et l’exaction. Vous devez être exemplaires, vous êtes observés par la communauté internationale ».

Cette inquiétude du chef de l’Etat s’appuyait sur les rapports récurrents que nous avons eu sur de possibles actions à l’encontre de personnes qui par leur apparence étaient assimilés sans autre forme de procès à des terroristes !

Sans l’engagement militaire de la France que nous tenons à saluer, le Mali aurait basculé dans le chaos. Aussi, la responsabilité de notre pays est grande dans le chemin qui mène à une paix durable en lien avec la communauté internationale.

Comme vous le rappeliez cette paix passe par un dialogue renoué entre Bamako et les populations du Nord qui doivent faire face à deux difficultés : la centralisation mortifère de l’Etat malien qui ne reconnait par leurs spécificités et la démagogie islamiste qui entend rallier tous les mécontents dans un même élan terroriste.

Dans un article récent le Président de la République du Niger, insistait sur une des solutions à étudier sérieusement qui pourrait être de permettre aux populations locales de prendre davantage en main leur destin par une décentralisation de l’Etat et une autonomie renforcée, qu’en pensez-vous ?

Avant cela et pendant la période de transition qui s’ouvre, il est de notre responsabilité de garantir la sécurité des personnes et de leurs biens.

Actuellement, de  nombreuses personnes sont déplacées et se trouvent en butte à des situations  humanitaires très difficiles. C’est le cas des réfugiés Touaregs notamment à la frontière Mali-Algérie,  qui se trouvent démunis de tout, sans protection, sans nourriture,  et dans le chaos. Que comptez-vous faire pour la protection et l’assistance  humanitaire urgente à ces populations?

A plus long terme, comment comptez-vous assurer le dialogue et la prise en compte des revendications exprimées depuis de longues années par les populations du nord  pour éviter de voir replonger le Mali dans ce que nous venons de connaitre ? ».

Christophe Cavard, député du Gard

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Dans sa réponse, Laurent Fabius a fait valoir qu’en effet la solution militaire n’était pas suffisante au Mali, et qu’il faudra y a jouter une solution politique et une solution en matière de développement. « Pour le développement la France a repris son aide civile, ainsi que l’Europe. Pour les interventions politiques, le gouvernement et l’assemblée malienne se sont engagés dans le cadre d’une feuille de route jusqu’aux élections en juillet prochain, à entamer un dialogue avec toutes les populations et notamment celles du nord les populations touareg qui ont été injustement mis à l’écart depuis très longtemps, ainsi que les populations Bambara, Sonraï, Arabes et Peuls. Nous allons faire effort avec les autorités maliennes pour développer ce dialogue autour des questions d’autonomie et décentralisation ».

Voir la vidéo de l’intervention de Laurent Fabius

 

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