Radicalisation dans les quartiers ? Posons-nous les bonnes questions !

Communiqué du 30 janvier 2015

« Radicalisation dans les quartiers ? Posons-nous les bonnes questions »

Je me suis rendu ce vendredi 30 janvier à une séance exceptionnelle de la COPEC (commission pour la promotion de l’égalité des chances et la citoyenneté) organisée par le préfet, en présence notamment de la procureure de la République, du directeur académique du Gard et d’autres acteurs sociaux et économiques. Un rendez-vous riche en échanges sur le principe de laïcité mais aussi sur le devenir du « vivre ensemble » dans le Gard, dans le droit fil des missions de la COPEC, qui rejoignent mes préoccupations depuis les évènements du 7 janvier dernier à Paris. Moi-même ancien éducateur, issu, de surcroît, du quartier du Mas de Mingue, j’ai pu observer les logiques qui peuvent parfois conduire à des dérives comme celles que nous connaissons aujourd’hui, jusqu’à l’extrémisme. Mais je sais aussi que les cultures des « quartiers » comme on aime à le rappeler, souvent injustement, ont évolué depuis ma jeunesse. Et c’est pourquoi ce même vendredi, j’ai voulu organiser, avec l’ensemble des représentants des habitants du quartier du Mas de Mingue, des associations, de la communauté religieuse et de la communauté éducative une rencontre sur la même thématique et qui se prolongera dans des proportions plus larges, le 2 février à Nîmes, au Café Olive, sous forme de débat public et participatif.
Ce sont ces rendez-vous qui vont me permettre de faire le lien avec mon travail parlementaire au sein de la commission spéciale sur la surveillance des filières et des individus djihadistes. La ministre Christiane Taubira y sera auditionnée mardi prochain.
Et justement, nous avons nombre d’éléments à faire remonter du terrain, comme j’ai pu le faire lorsque j’ai présidé la commission d’enquête parlementaire sur le fonctionnement des services de renseignement français qui a rendu son rapport en mai 2013. 
Une des propositions que j’aurais à transmettre de manière impérative : la création d’une « brigade«  d’éducateurs spécialisés qui viendrait renforcer l’effectif existant au sein de l’Éducation Nationale, sur des questions de délinquance lourde, dans les quartiers sensibles notamment. Ce que l’on constate aujourd’hui c’est qu’au-delà de la gestion de l’urgence (la justice et les forces de l’ordre doivent faire leur travail avant tout), le système éducatif devrait être en capacité à réagir dès le moindre signal d’alerte pour repérer les processus de radicalisation avant qu’il ne soit trop tard. Des universitaires ont travaillé sur ces phénomènes de radicalisation. Sachons s’appuyer sur leurs travaux.

Un commentaire pour “Radicalisation dans les quartiers ? Posons-nous les bonnes questions !”

  1. Travailler sur les messagers c’est bien, travailler aussi sur le message c’est indispensable….ces jeunes expriment ce qu’ils subissent de leur environnement, au delà d’exprimer ce (ceux) qu’ils sont. Les éducateurs ne travaillent que sur eux, ce qui est déjà bien, mais la réponse se doit d’être plus large, intégrant leur environnement, clé de voûte générant leur situation. Isoler le jeune de son environnement c’est comme soigner le cancer du tabac sans se poser la question de ce qui crée le cancer du tabac….

Remonter