Total ne doit pas récupérer son permis d’exploration du Gaz de schiste de Montélimar !
Le 8 janvier dernier, le Tribunal Administratif de Cergy-Pontoise examinait la légalité de l’abrogation du permis d’exploration du Gaz de schiste dit « de Montélimar ».
Cette abrogation, décidée par le gouvernement en octobre 2011, s’appuyait sur la loi du 14 juillet 2011 interdisant la fracturation hydraulique, en reprochant alors à Total de ne pas avoir « suffisamment explicité » les techniques alternatives à la fracturation hydraulique que le groupe pétrolier entendait mettre en œuvre.
Les Sociétés Total Gas Shale Europe et Total Exploration & Production France ont saisi le T.A. d’un recours en annulation dirigé contre la décision d’abrogation du Permis de Montélimar qui lui avait été délivré le 1er mars 2010.
Je suis partie prenante de ce procès suite à la plainte que nous avions déposé avec deux parlementaires européens écologistes, José Bové et Michèle Rivasi, afin de venir en soutien au Ministère de l’écologie pour l’abrogation de ce permis qui touche beaucoup le Gard, et notamment les Gorges du Gardon.
L’avis du rapporteur public est invraisemblable, parce qu’il veut donner raison aux mensonges du pétrolier. Oui, Total ment, de façon très maline, en expliquant qu’il n’utilisera pas la technique de fracturation hydraulique, mais « une autre qui sera disponible ». Il n’y a pas de technique alternative ! Si une telle technique existait, les canadiens et les américains, qui ont vu leurs territoires ravagés par l’exploitation des gaz de schistes, s’empresseraient de les essayer ! Total ment encore en restant flou sur ses intentions, laissant croire qu’il n’explorerait finalement le sous-sol qu’à la recherche d’hydrocarbures conventionnels ! Total ment et cherche à gagner du temps, non pas pour trouver une improbable technique douce ou propre d’exploitation des hydrocarbures prisonniers des roches-mères, mais pour être en position de ravager nos sols au cas où le prix du baril de pétrole augmenterait tellement qu’il deviendrait « socialement » acceptable d’aller en chercher sous nos pieds, et tant pis pour nos paysages et nos réserves souterraines d’eau !
Le tribunal doit rendre sa décision à la fin du mois de janvier.
À l’heure où Laurent Fabius déclare, au sortir de la COP 21, qu’il faut cesser d’aider les énergies fossiles, nous devons réaffirmer avec force que nous n’avons pas besoin d’extraire les hydrocarbures des roches-mères de nos sous-sols. Nous avons besoin de développer des énergies renouvelables, des transports propres et des comportements plus responsables.