La presse filme la surpopulation carcérale à la maison d’arrêt de Nîmes

Les parlementaires ont le droit de visiter les prisons et les établissements pénitentiaires quand bon leur semble. Christophe Cavard ne s’en prive pas, en se rendant au moins une fois par an à la maison d’arrêt de Nîmes. Cet établissement est l’un des plus surpeuplés de métropole, et il fait à ce titre l’objet d’une surveillance particulière des associations comme l’Observatoire International des Prisons, et, bien sûr, des parlementaires.
Depuis une loi votée en 2015, dont le décret d’application vient de paraître, ces derniers peuvent désormais se faire accompagner durant leurs visites par des équipes de journalistes.
Fin juin, Christophe Cavard est retourné à la maison d’arrêt de Nîmes pour constater avec une équipe du journal télévisé de TF1 les conditions d’incarcération dans cet établissement qui est, depuis plusieurs mois, au premier rang des surpopulations carcérales. Plus de cinquante détenus dorment à même le sol dans des cellules de 9m2 prévues pour deux personnes, et qui, par conséquent, en accueillent trois.
Cette situation de surpopulation complique tout : la vie des détenus, leurs relations, mais aussi le travail de l’administration pénitentiaire. Outre la gestion des tensions nées de cette surpopulation, il faut compter avec le sous-dimensionnement de tous les équipements collectifs : parloir, douches, etc. La surpopulation carcérale allonge les temps de travail, produit des situations de sous-dotations en matériel et équipement, réduit les proportions de détenus pouvant bénéficier d’une activité sportive, ou de travail. Elle pèse sur les conditions de détention comme sur les conditions de réinsertion.
Elle pèse enfin sur les travaux d’entretien de l’établissement : comment refaire la peinture dans une cellule quand il n’est pas possible de la vider de ses détenus pendant quelques jours ?
L’établissement se dégrade, lentement mais sûrement. Cette situation est connue des autorités pénitentiaires, et Christophe Cavard continue de travailler, avec la direction de l’établissement, les associations, le personnel pénitentiaire, et le ministère de la Justice, pour trouver des solutions pérennes à ce problème structurel.
Les images filmées par les journalistes à l’occasion de cette visite sont une nouvelle possibilité de sensibiliser le public à cette situation d’incapacité à tenir la mission de détention dans la normalité et le droit. Car comme le disait Albert Camus : « une société se juge à l’état de ses prisons ».

 

 

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