Christophe Cavard quitte EELV
De nombreux articles dans la presse du samedi 9, en réaction à la décision du Député Christophe Cavard de quitter le parti EELV.
Presse nationale
LE monde
« On va dans le mur. » Cela fait plusieurs mois que Christophe Cavard, député Europe Ecologie-Les Verts (EELV) du Gard, s’interroge, mais la préparation des régionales aura eu raison de ses derniers doutes. Il rend sa carte et ne compte pas en prendre une autre. L’ancien communiste, qui a commencé à militer à 16 ans, dénonce « la violence » d’un parti« en déliquescence ». S’il souhaite continuer à siéger dans le groupe écologiste à l’Assemblée nationale, il renonce à sa candidature aux régionales en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon.
Pourquoi quittez-vous EELV ?
Christophe Cavard : Je suis très déçu et en colère. J’ai pensé qu’Europe Ecologie pouvait être une nouvelle forme d’organisation politique qui accepterait en son sein des personnes avec des parcours différents. L’idée était de faire une écologie politique qui soit positive, utile et concrète. Il y avait aussi l’objectif de construire un projet de société qui vienne remplacer celui du XXe siècle, vieillissant et basé sur une économie libérale et des modèles démocratiques à bout de souffle. Mais l’esprit de 2009 a disparu. Des personnes comme Duflot et Placé – qui pour le coup étaient bien en phase – ont eu peur et ont reproduit les mêmes mécaniques que chez les Verts.
Lire aussi : Jean-Vincent Placé, l’écolo qui veut être enfin ministre
Quel a été l’élément déclencheur ?
Ça fait plusieurs mois que je constate que les choses ne vont pas bien. J’avais encore un petit espoir de voir la situation changer avec les régionales. C’était pour moi l’occasion de retravailler à des coalitions de projet. Mais, aujourd’hui, le seul enjeu des écologistes est de répondre à tel minicourant ou à telle invective. Par exemple, la tête de liste en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussilon, Gérard Onesta, passe plus de temps à faire de la tambouille interne qu’à construire quelque chose d’ouvert. Le seul sujet qui obsède les cadres, c’est de faire perdre le PS pour mieux se faire respecter. Mais quand ils font ça, ils font gagner la droite et l’extrême droite. J’ai très mal vécu aux départementales de me retrouver dans un parti qui ne savait plus faire la différence entre le PS et le FN dans les cantons où ils étaient en duel.
Comment définiriez-vous l’état d’EELV ?
L’esprit sectaire a gagné EELV et on va dans le mur. On en est à dire à Stéphane Gatignon pour les régionales : « Tu ne corresponds pas à la grille interne des Verts donc tu dégages. » Un parti qui est persuadé que les règles internes sont plus fortes que la réalité politique externe est un parti qui se parle à lui-même. Les conséquences électorales vont être catastrophiques. L’écologie politique a vocation à être majoritaire dans le pays. Mais le parti politique censé la représenter ne pourra jamais avoir cette vocation majoritaire, car il ne s’en donne pas les moyens.
Vous n’avez pas peur d’être marginalisé ?
Dominique Voynet disait qu’on commence à être plus nombreux dehors que dedans. C’est vrai. J’appelle à un rassemblement de tous ceux qui souhaitent dépasser le cadre purement mécanique des partis politiques. Ces derniers sont malades, y compris car les institutions sont malades. Je veux continuer à bâtir ces coalitions de projets qui permettent de dépasser les frontières classiques et de retravailler avec des communistes, des socialistes, des écologistes et des citoyens. L’institution a besoin de personnes capables de réfléchir autrement que par le réflexe bête et méchant partisan.
Jean-Vincent Placé envisagerait de créer son propre mouvement. Vous pourriez vous y retrouver ?
Non. Je lui reproche d’avoir été de ceux qui ont tué Europe Ecologie. Je ne crois pas qu’il faille toujours travailler béatement avec la sphère du pouvoir. Sa formation, si j’ai bien compris, serait très hollando-compatible. Je ne suis pas là-dessus. Quant à Cécile Duflot, elle excite beaucoup l’esprit sectaire qui a gagné le parti. Au groupe, ses partisans et elle sont dans la posture. Au mieux, ils s’abstiennent, au pire ils votent contre. C’est une sorte de contre-pouvoir permanent. Cécile le paiera un jour ou l’autre, car elle est capable de faire des compromis. Mais le moment venu, il n’y aura plus personne pour en faire avec elle.
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Quel regard portez-vous sur Emmanuelle Cosse ?
« Emma » est le dernier symbole de ce qu’était Europe Ecologie en 2009. Elle fait tout son possible pour tenir l’équilibre général du parti et Dieu sait que les apparatchiks lui mènent la vie dure en interne. C’est extrêmement violent. Je lui souhaite de devenir une leader politique régionale plutôt que la secrétaire nationale d’un parti en déliquescence.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/06/05/christophe-cavard-eelv-va-dans-le-mur_4647988_823448.html#YdKlJq4XT7A6dXlp.99
Le figaro
Un de plus. Après la sénatrice Marie-Christine Blandin et les députés Noël Mamère et Isabelle Attard, c’est au tour du député du Gard Christophe Cavard de claquer les portes d’Europe Ecologie-Les Verts. Il explique son choix dans les colonnes du Monde, sans mâcher ses mots. «L’esprit sectaire a gagné EELV et on va dans le mur», lâche-t-il. Comme beaucoup de déçus d’EELV, il regrette que «l’esprit de 2009,» qui prévalait à la création d’EELV par Daniel Cohn-Bendit et les Verts, ait «disparu». «L’idée était de faire une écologie politique qui soit positive, utile et concrète. (…) Des personnes comme Duflot et Placé – qui pour le coup étaient bien en phase – ont eu peur et ont reproduit les mêmes mécaniques que chez les Verts.»
Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé, justement, en prennent pour leur grade. Pour Christophe Cavard, l’ex-patronne du parti, dont il était pourtant proche, «excite beaucoup l’esprit sectaire qui a gagné le parti». Au groupe à l’Assemblée, «ses partisans et elle sont dans la posture», en «une sorte de contre-pouvoir permanent», assure-t-il. Quant au président du groupe écologiste au Sénat, éternel prétendant à un maroquin ministériel, il a été «de ceux qui ont tué Europe Ecologie» car il ne faut pas «toujours travailler béatement avec la sphère du pouvoir», tacle le député. «Le seul sujet qui obsède les cadres, c’est de faire perdre le PS pour mieux se faire respecter», ce qui fait «gagner la droite et l’extrême droite», analyse cet ancien communiste Seule écolo trouvant encore grâce à ses yeux, Emmanuelle Cosse, la patronne d’EELV, qui «fait tout son possible pour tenir l’équilibre général du parti».
«J’avais encore un petit espoir de voir la situation changer avec les régionales» mais «aujourd’hui, le seul enjeu des écologistes est de répondre à tel mini-courant ou à telle invective», estime encore Christophe Cavard. Il renonce à se présenter à ces élections en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon sur la liste de Gérard Onesta qui passe selon lui trop de temps à la «tambouille interne». S’il rend sa carte au parti, il devrait cepedant demeurer membre du groupe écologiste à l’Assemblée, à l’instar de Noël Mamère.
France 3
Dans un entretien au Monde daté de samedi, Christophe Cavard se dit « très déçu et en colère » car « l’esprit de 2009 (au moment de la fondation d’EELV) a disparu ».
Des personnes comme (Cécile) Duflot et (Jean-Vincent) Placé ont eu peur et ont reproduit les mêmes mécaniques que chez les Verts », accuse celui qui rend sa carte au parti mais souhaite demeurer à l’Assemblée membre du groupe écologiste, comme l’ex-EELV Noël Mamère.
Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, a été « de ceux qui ont tué Europe Ecologie » car il ne faut pas « toujours travailler béatement avec la sphère du pouvoir », dit cet ancien communiste.
Quant à la députée Cécile Duflot, dont il était proche, « elle excite beaucoup l’esprit sectaire qui a gagné le parti ». Au groupe à l’Assemblée, « ses partisans et elle sont dans la posture », en « une sorte de contre-pouvoir permanent », dit-il.
La secrétaire nationale d’EELV Emmanuelle Cosse « fait tout son possible pour tenir l’équilibre général du parti », affirme M. Cavard.
J’avais encore un petit espoir de voir la situation changer avec les régionales » mais « aujourd’hui, le seul enjeu des écologistes est de répondre à tel mini courant ou à telle invective », estime M. Cavard. Il renonce à se présenter à ces élections en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon sur la liste de Gérard Onesta qui passe selon lui trop de temps à la « tambouille interne ».
« Le seul sujet qui obsède les cadres, c’est de faire perdre le PS pour mieux se faire respecter », ce qui fait « gagner la droite et l’extrême droite », analyse-t il.
Il appelle « à un rassemblement de tous ceux qui souhaitent dépasser le cadre purement mécanique des partis politiques ». Ce parlementaire membre de la commission des Affaires sociales préfère ainsi les « coalitions de projets qui permettent de dépasser les frontières classiques et de retravailler avec des communistes, des socialistes, des écologistes et des citoyens ».
Le député Christophe Cavard quitte EELV, « en déliquescence »
Le député du Gard Christophe Cavard a annoncé vendredi au Monde qu’il quittait Europe-Ecologie-Les Verts, un parti « en déliquescence » qui « va dans le mur » en raison de « l’esprit sectaire » qui le gagne selon lui.
Dans un entretien au quotidien daté de samedi, M. Cavard se dit « très déçu et en colère » car « l’esprit de 2009 (au moment de la fondation d’EELV) a disparu ». « Des personnes comme (Cécile) Duflot et (Jean-Vincent) Placé ont eu peur et ont reproduit les mêmes mécaniques que chez les Verts », accuse celui qui rend sa carte au parti mais souhaite demeurer à l’Assemblée membre du groupe écologiste, comme l’ex-EELV Noël Mamère.
M. Placé, président du groupe écologiste au Sénat, a été « de ceux qui ont tué Europe Ecologie » car il ne faut pas « toujours travailler béatement avec la sphère du pouvoir », dit cet ancien communiste.
Quant à la députée Cécile Duflot, dont il était proche, « elle excite beaucoup l’esprit sectaire qui a gagné le parti ». Au groupe à l’Assemblée, « ses partisans et elle sont dans la posture », en « une sorte de contre-pouvoir permanent », dit-il.
La secrétaire nationale d’EELV Emmanuelle Cosse « fait tout son possible pour tenir l’équilibre général du parti », affirme M. Cavard.
« J’avais encore un petit espoir de voir la situation changer avec les régionales » mais « aujourd’hui, le seul enjeu des écologistes est de répondre à tel mini-courant ou à telle invective », estime M. Cavard. Il renonce à se présenter à ces élections en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon sur la liste de Gérard Onesta qui passe selon lui trop de temps à la « tambouille interne ».
« Le seul sujet qui obsède les cadres, c’est de faire perdre le PS pour mieux se faire respecter », ce qui fait « gagner la droite et l’extrême droite », analyse-t-il.
Il appelle « à un rassemblement de tous ceux qui souhaitent dépasser le cadre purement mécanique des partis politiques ». Ce parlementaire membre de la commission des Affaires sociales préfère ainsi les « coalitions de projets qui permettent de dépasser les frontières classiques et de retravailler avec des communistes, des socialistes, des écologistes et des citoyens ».
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Presse locale :
Midi libre
Quels événements vous ont poussé à claquer la porte d’Europe Écologie-Les Verts?
J’avais déjà fait le choix de partir du parti qui m’a accueilli le plus longtemps, soit le Parti communiste, pour les mêmes raisons que celles d’aujourd’hui : ces formations politiques se parlent à elles-mêmes. Europe Écologie-Les Verts se retrouve complètement sclérosé. Le sens même de pourquoi on s’engage en politique est remis en cause. Quand je suis rentré à EELV sous son impulsion en 2009, José Bové m’avait dit qu’on avait trouvé un endroit où on pouvait faire de la politique sans être d’accord sur tout, où on trouvait un espace dans un projet commun en respectant l’autre. J’y ai cru jusqu’au bout.
Mais j’ai constaté pour les élections régionales qu’à EELV, on était plus à regarder quelle motion devait être à telle place, quel courant devait faire ceci.
« EELV se retrouve complétement sclérosé»
Ce départ est-il définitif?
Je n’ai plus grand espoir dans ce parti. Cette formation a créé des choses grâce à des gens qui y sont toujours et que je respecte. Ce devait être un parti pas comme les autres. Je voulais une écologie positive, qui n’est pas là pour dénoncer mais plus pour construire. Au lieu de ça, c’était plutôt : le parti a raison et on s’en tenait à ça. Dans mon propre groupe à l’Assemblée,
j’ai eu droit à des violences verbales, des tensions fortes. Il y a une sorte de guérilla permanente au sein de ce parti.
Siégerez-vous au sein du groupe écologiste à l’Assemblée?
Je reste un écologiste convaincu. Je serai député écolo, dans le groupe écologiste. On a eu un précédent avec Noël Mamère.
Pour les Régionales, quelle liste allez-vous choisir?
J’avais été tête de liste EELV pour le Gard puis Gérard Onesta (tête de liste aux Régionales, NDLR) a voulu que je sois en deuxième position pour ne pas avoir de député tête de liste. Ces Régionales, c’est un enjeu majeur avec l’accélération de la décentralisation. On se doit d’être à la hauteur. Il faut voir ce qu’on me propose. Je ne veux pas participer à une liste dissidente PS. Si c’est une démarche dans l’esprit de porter des enjeux de projets communs en relais avec des élus locaux et d’autres personnes non encartées, ça m’intéresse.
Recueilli par YAN BARRY
Midi libre page région
Le député gardois Europe Écologie Les Verts Christophe Cavard a annoncé vendredi sa décision de quitter son parti «car j’ai été déçu par cette formation politique qui se parle à elle- même, se retrouve complètement sclérosée».
Christophe Cavard avait rejoint EELV dans le sillage de José Bové en 2009 après l’avoir soutenu lors de la Présidentielle deux ans plus tôt.
«J’avais déjà quitté le parti communiste pour les mêmes raisons que celles d’aujourd’hui. Europe Écologie Les Verts a créé des choses. J’y compte encore des gens que je respecte mais je n’ai plus grand espoir en ce parti qui, à la base, ne devait pas être comme les autres. J’ai
l’impression de retrouver l’époque des Verts dans le fonctionnement. Je le vois au sein même
du groupe à l’Assemblée avec des violences verbales, une guérilla permanente.»
Christophe Cavard devait figurer au deuxième rang de la liste aux régionales d’EELV dans le Gard. Une situation qui n’a plus lieu d’être désormais, même s’il n’abandonne pas l’idée
de participer aux débats des élections régionales de décembre prochain. Oui, mais sur quelle liste ? «Je suis prêt à suivre des élus locaux, des gens qui veulent s’investir et proposer une dynamique positive pour la région.» Il indique qu’il «reste écolo, député du groupe écologiste. Noël Mamère avait bien quitté aussi le parti et est aujourd’hui député du groupe écolo.» Et ça ne lui pose apparemment pas de problème.
YAN BARRY
Objectif Gard
EELV Le Député du Gard, Christophe Cavard règle ses comptes et quitte le parti
Dans un entretien chez nos confères du Monde, Christophe Cavard, député EELV du Gard annonce qu’il quitte le parti. Il dénonce « la violence » d’un parti « en déliquescence ».
Interrogé par Le Monde ce vendredi 05 juin 2015, Christophe Cavard indique qu’il rend sa carte de EELV et ne compte pas en prendre une autre : « Je suis très déçu et en colère. J’ai pensé qu’Europe Ecologie pouvait être une nouvelle forme d’organisation politique qui accepterait en son sein des personnes avec des parcours différents. »
Proche de Cécile Duflot jusque là, il ne mâche pas ses mots sur cette dernière et sur Jean-Vincent Placé : « Des personnes comme Duflot et Placé – qui pour le coup étaient bien en phase – ont eu peur et ont reproduit les mêmes mécaniques que chez les Verts« . Il est même davantage virulent à l’encontre du socialiste-compatible, Jean-Vincent Placé : « Je lui reproche d’avoir été de ceux qui ont tué Europe Ecologie. Je ne crois pas qu’il faille toujours travailler béatement avec la sphère du pouvoir. »
Enfin et peut-être encore pire, le député du Gard n’hésite pas à remettre en cause l’essence même de EELV : « L’esprit sectaire a gagné EELV et on va dans le mur. (…) Un parti qui est persuadé que les règles internes sont plus fortes que la réalité politique externe est un parti qui se parle à lui-même. Les conséquences électorales vont être catastrophiques. »
Sollicité par notre rédaction, Christophe Cavard n’a pas répondu à nos appels à cet instant.
L’intégralité de l’entretien est à lire ICI