La préservation des terres agricoles, un défi majeur pour l’avenir de notre département

Jeudi 9 mars, Christophe Cavard participait au colloque organisé par la SAFER et la Chambre d’agriculture du Gard, en présence de Didier LAUGA, préfet du Gard et de Denis BOUAD, président du Conseil départemental, cherchant à sensibiliser sur la nécessité de protéger nos terres agricoles de nombreuses menaces.

C’est un enjeu majeur au niveau national, pour lequel la loi d’avenir pour l’agriculture a mis en place différentes mesures.

Notre vigilance et les volontés locales sont indispensables pour réussir à relever le défi de la préservation des terres agricoles. Le département du Gard, la Région Occitanie, ainsi que leurs partenaires tels que la SAFER, sont très actifs dans ce domaine, mais il reste beaucoup à faire pour convaincre les propriétaires fonciers et les collectivités territoriales telles que les communautés de communes de s’y intéresser de façon volontariste.

Au delà des questions liées au secteur agricole lui même, à ses pratiques et à ses professions (beaucoup de jeunes agriculteurs cherchent à s’installer et peinent à trouver des terres disponibles), il s’agit de prendre conscience des enjeux relevant de notre autonomie alimentaire et de la qualité de notre alimentation, qui sont des enjeux vitaux. Cela concerne chacun(e) d’entre nous, au quotidien et tout au long de notre vie.

Nous avons donc une responsabilité collective. Il est fréquent qu’une collectivité souhaitant développer « sa » zone commerciale (favorisant d’ailleurs souvent les grandes marques plutôt que les artisans ou les entreprises locales) à l’extérieur des centres villes (menaçant également les commerces de proximité), se rende acquéreur de terres initialement agricoles qui deviendront des zones urbaines.

C’est ce qu’a posé le débat qui s’est ouvert le 7 mars dernier au sujet du projet de ZAC à Montaren porté par la communauté de communes Pays d’Uzès: 13 hectares de terres fertiles détruites pour l’implantation d’une zone commerciale prévoyant l’implantation d’enseignes nationales (voire même internationales).

Pourtant désormais tous les outils techniques, juridiques et financiers existent pour « faire autrement », et nos travaux parlementaires y ont largement contribué. Pour exemple, Le décret du 2 septembre 2016 précise les mesures de compensation collective agricole vise à réduire les conséquences négatives importantes sur l’économie agricole d’un projet de travaux, d’ouvrages ou d’aménagements.

Plus ambitieux encore, la Loi d’avenir pour l’agriculture de 2014 encourage les projets alimentaires territoriaux. Le but : relocaliser l’agriculture et l’alimentation dans les territoires en soutenant l’installation d’agriculteurs, les circuits courts, les produits locaux dans les cantines…

Proposé par les parlementaires écologistes, le Projet Alimentaire Territorial (PAT) est une démarche volontaire co-construite, désormais inscrit à l’article 39 de la loi d’avenir agricole, visant à relocaliser l’économie, l’agriculture et les services, pour s’orienter vers un système agricole et alimentaire respectueux de l’environnement, de la santé et créateur de lien social. C’est un projet global visant à renforcer l’agriculture locale, l’identité culturelle du terroir, la cohésion sociale et la santé des populations.

Dans le cadre du Programme national pour l’alimentation, le Gouvernement pilote ou accompagne des projets menés en partenariat avec l’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire et des territoires. Afin de promouvoir de nouvelles initiatives, un appel à projets national a été lancé en septembre 2016 pour soutenir des initiatives exemplaires portées par des partenaires privés ou publics. Les 47 projets lauréats de cet appel à projets viennent d’être présentés par le Ministre de l’agriculture.

Ces PAT nécessitent de fortes volontés locales et l’implication des collectivités, particulièrement des intercommunalités. Ils doivent intégrer une stratégie foncière et la capacité d’installations d’agriculteurs pour diversifier la production. Il est donc impératif de savoir préserver nos terres agricoles ici et maintenant, à partir d’une conscience partagée des forts enjeux alimentaires qui en découlent.

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