La prévention spécialisée face aux enjeux de la radicalisation
Mardi 24 janvier, le Comité national de liaison des acteurs de la prévention spécialisée (CNLAPS) organisait un séminaire national sur la radicalisation des jeunes, et le rôle des structures de prévention spécialisée, à la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Nord.
L’occasion pour des dizaines de structures de prévention venues de la France entière de confronter leurs expériences et leurs interrogations, avec des apports plus universitaires, de sociologues, de philosophes, de psychanalystes, et d’échanger avec les institutions en charge de la prévention de la radicalisation et le ministre de la ville Patrick Kanner.
Christophe Cavard, présent toute la journée du séminaire, est intervenu lors de la table ronde de la matinée, à partir des enseignements qu’il tire de ses travaux et de ses nombreux échanges, pour attirer l’attention sur la nécessité de donner aux structures régionales les plus expérimentées aujourd’hui un rôle de coordination des interventions sociales, éducatives et sanitaires impliquées sur les territoires.
Car, à mesure que l’expérience des trois dernières années permet le recul propice à tirer des enseignements, l’ensemble des acteurs de la lutte contre le terrorisme s’accorde désormais pour dire que l’enjeu de la prévention est primordial, et que les acteurs de la prévention spécialisée sont les mieux à même de remplir le rôle d’interface entre l’ensemble des acteurs des champs sociaux et éducatifs, et l’ensemble des acteurs du renseignement et de la sécurité.
Il faut pour autant consolider encore les moyens humains et financiers dédiés à ces missions nouvelles et prioritaires, car, si sur le terrain le consensus s’est construit, la possibilité d’un recul politique vers le tout-sécuritaire est toujours possible, à rebours de toutes les évaluations et de tous les enseignements des années passées.